Par cet article nous ne voulons pas fermer les yeux sur le problème des contrefaçons philatéliques, mais c’est quand même fascinant de lire l’histoire de Jean de Sperati, maître faussaire! M. de Sperati (1884-1957) est né à Pise, Italie, et grandit en France. Sa famille opérait une imprimerie, donc, avec le temps, il est devenu imprimeur et graveur. Il utilisa son habileté pour confectionner de faux timbres.
Sa technique était exceptionnelle. Souvent, il ne faisait que décolorer un timbre original de faible valeur, et y imprimait ensuite ses modifications. Intelligent, car tous les autres aspects du timbre demeuraient originaux : la grandeur du papier, les perforations, la filigrane, et même l’oblitération (malgré qu’il modifiait celle-ci de temps à autre). On croit que M. de Sperati a produit plus de 500 différentes variétés de timbres provenant de plus de 100 pays et plusieurs existent toujours! Ils dorment peut-être dans différentes collections à travers le monde. Fait intéressant : certains faux timbres faits par M. de Sperati valent plus que les timbres originaux, alors ne vous découragez pas si vous en trouvez un dans votre collection. Un de ses timbres s’est déjà vendu pour plus de $4000!
Quelle est la fin de cette histoire? En France les autorités l’ont finalement arrêté et il fût condamné à une peine de prison et une amende. Vu qu’il était âgé (64 ans), il n’a pas été obligé de servir sa peine de prison. Sa défense? Il se décrit comme un artiste, et que ses timbres étaient ses œuvres d’art, et qu’il avait simplement oublié d’étiqueter ses timbres comme des faux! En 1954, l’Association de la Philatélie Britannique lui fit une offre pour tout son matériel et ses faux timbres pour essayer de l’empêcher de continuer sa supercherie. Certaines estimations situent le montant offert entre 15 000$ et 40 000$ USD, une vraie fortune à l’époque. On lui a aussi demandé de promettre de mettre une fin à ses activités frauduleuses. Il a donné sa parole, mais a-t-il vraiment cessé? Seul lui le sait!
À gauche, le faux timbre de Confédération Jefferson Davis de 10¢ par M. de Sperati, et à droite, l’authentique.
Un ouvrage complet sur Jean de Sperati !!!
bonjour, j’ai écrit le livre « Jean de Sperati, l’homme qui copiait les timbres » après six années de recherches dans plusieurs pays et en France. Par jugement et malgré la demande des experts, il n’a pas été déclaré faussaire et son matériel lui a été rendu; s’il avait été contrefacteur, tous ses timbres auraient été détruits, comme le veut la loi.
L’ouvrage que j’ai écrit a été primé « Prix d’honneur » à la 7ème exposition philatélique au Canada, du 14 au 16 octobre 2005, ce qui indique son intérêt pour les philatélistes . Je vous signale ceci à titre indicatif, et je voudrais savoir où je peux me procurer le livre « un maitre faussaire »
je vous remercie.